Toucher l’intangible : technologies additives pour l’archéologie

Actuellement, la fabrication additive est popularisée par l'impression 3D grand public et le prototypage rapide. Son application aux études patrimoniales a débuté avec la démocratisation des outils d’acquisition tels que la photogrammétrie, ou les scanners tridimensionnels permettant de générer simplement des modèles 3D. Ces technologies permettent de produire relativement rapidement, et à moindre coût, des instanciations d’objets physiques solides, le plus souvent de petites dimensions et réalisés dans un seul matériau. Elles sont mises en œuvre pour créer des substitues 3D physiques permettant la mise à disposition d’éléments tangibles (objets mobiliers et immobiliers) facilement manipulables, voir fonctionnels, auprès du public. L’usage des technologies d’imagerie médicale, qui se développe dans le domaine de l’archéologie, permet un accès non destructif à la structure interne d'artefacts. La combinaison de ces technologies avec l’impression 3D offre, aujourd’hui, de nouvelles perspectives. Il est ainsi possible de créer des substituts 3D numériques et physiques d'objets inaccessibles, complexes et/ou fragiles afin de visualiser, étudier, analyser et interpréter leur structure interne (analyse volumétrique). Après un rapide tour d’horizon des technologies mobilisées et des applicatifs utilisés dans le domaine du patrimoine (restauration, aide à la fouille, reproductions…), sont présentés plusieurs modalités d’interactions physiques avec des objets inaccessibles intégrées dans les processus métier de l’archéologie. Ces technologies sont mises en perspective, au sein des processus existants, afin de caractériser leur intérêt et d'en identifier les gains. Leur développement actuel permet d’envisager une démocratisation des procédés, tout particulièrement dans le domaine de l’archéologie préventive où les perspectives ne se limitent pas uniquement à la valorisation, mais à des fins de documentation pérenne et de recherche.