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Un cimetière mérovingien redécouvert à Lagny-sur-Marne
Le projet de construction de logements sociaux avenue Grouard à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) a été l'occasion pour les archéologues de fouiller un important cimetière mérovingien daté des Ve-VIe siècles.
Le chantier, qui a duré sept mois entre novembre 2010 et mai 2011 a permis de fouiller plus de 200 sépultures et d'étudier l'organisation de l'espace funéraire, les modes d'inhumation et la population inhumée, sur un territoire où les exemples de complexes funéraires mérovingiens sont très rares.
Le contexte de la fouille
La nécropole est implantée quasiment au sommet du versant sud de la vallée de la Marne sur l'ancien territoire de Saint-Denis-du-Port qui fut rattaché à la commune de Lagny-sur-Marne en 1846. Une église et son cimetière, attestée au XVIIe siècle et détruite au XIXe siècle, et dont la localisation est approximative, est mentionnée à 500 m au sud-ouest du site. Le cimetière actuel est situé de l'autre côté de la route par rapport à l'emprise archéologique.
Une nécropole remarquable pour la région
En 1967, à l'occasion de la construction de bâtiments annexes au collège, huit tombes avaient déjà été repérées. Les recherches actuelles révèlent l'importance de la nécropole : si 235 sépultures ont été fouillées, leur nombre devait être au moins le double au vu des nombreuses zones détruites par les constructions postérieures à son abandon et du fait qu'une seule limite est clairement reconnue.
Le mobilier trouvé dans les sépultures date de la fin du Ve siècle à la première moitié du VIe siècle de notre ère. Cette période est très courte par rapport au nombre de sépultures découvertes, ce qui implique une utilisation très importante de la nécropole.
Une gestion dense et réfléchie de l'espace funéraire
La nécropole est représentative des grandes nécropoles de cette époque. L'organisation s'est effectuée selon des rangées axées nord-sud dans lesquelles les sépultures s'intègrent de manière dense : souvent quelques centimètres séparent les fosses.
Des pratiques funéraires homogènes
Les corps ont généralement été inhumés sur le dos avec la tête vers l'ouest. Les mains sont disposées sur le bassin ou de part et d'autre de celui-ci. Les individus ont été déposés dans un coffrage de bois construit directement dans la fosse, parfois aménagée de pierres.
Des objets en grand nombre
Les nombreux objets associés aux squelettes semblent indiquer que les défunts étaient habillés lors de leur inhumation. Presque la moitié des sépultures en contiennent. Il s'agit principalement de parures : colliers de perles, bagues ou anneaux, boucles d'oreilles ; ou d'accessoires vestimentaires : fibule, boucle de ceinture ou plaque-boucle, fermoir d'aumônière et lames de couteaux). Certainement portés du vivant des individus, ces objets reflètent la société de l'époque.
Une découverte partagée avec le public
L'intérêt scientifique de la découverte et son caractère inédit pour la région a conduit les archéologues à la faire partager au public : une intervention au collège Marcel Rivière et une conférence envisagée à Lagny.