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Un habitat médiéval à Naveil
A Naveil, Loir-et-Cher, le projet d'aménagement de la déviation de Vendôme par le Conseil général du Loir-et-Cher a engendré plusieurs campagnes de travaux archéologiques préalables.
En avril 2007, un diagnostic, réalisé sur près de 2 km, occasionnait la découverte, sur la rive sud du Loir et de part et d'autre de la RD 917, d'une occupation protohistorique - quelques enclos circulaires - et d'une vaste occupation médiévale de 2,5 ha, jusqu'alors insoupçonnée. Le service régional de l'Archéologie du Centre a prescrit une fouille complémentaire, débutée en 2008 qui permet d'étudier les enclos protohistoriques, l'occupation médiévale et la nécropole carolingienne qui lui est associée.
Le Moyen Âge
Les hommes sont présents sur le site, peut-être de façon continue, du Ve au XIe siècle. Cette époque, le haut Moyen Âge, est marquée par le règne de deux grandes dynasties. Les Mérovingiens, tout d'abord, rois francs (486-751) qui règnent en Gaule après la fin de l'empire romain d'Occident. Ce peuple d'origine germanique a pour premier roi Clovis, qui, après sa conversion au christianisme et son baptême en 496, agrandit le royaume des Francs. Il installe sa capitale à Paris vers 507 et le nom de son peuple est à l'origine de celui de la France. En 741, une nouvelle dynastie prend le pouvoir. Les Carolingiens doivent leur nom au plus illustre de leurs rois, Charlemagne, et leur apparition à la désagrégation du pouvoir des rois mérovingiens. L'état franc est réorganisé et l'empire d'Occident est rétabli par Charlemagne en 800. La période carolingienne s'achève au XIe siècle, avec le début du Moyen Âge classique.
Un habitat rural médiéval
Le site témoigne de la vie d'un établissement rural au Moyen Âge. Des espaces aux fonctions différentes sont répartis sur l'ensemble de la fouille : zones d'habitats, dépendances agricoles, aires de stockage, puits. Les maisons sont en torchis et en bois, fondées sur des poteaux plantés dans le sol. Le stockage est attesté par la présence de silos enterrés et de celliers excavés. Les premiers permettaient la conservation, à l'abri de l'air, des graines ou de l'alimentation animale. Les seconds servaient au stockage de denrées alimentaires périssables dans des vases en céramique. Par ailleurs, huit puits ont été retrouvés sur l'ensemble du site. Pour la plupart, maçonnés en petits blocs de calcaires taillés, ils favorisaient l'approvisionnement en eau destinée à la vie quotidienne et aux activités artisanales des habitants.
Une nécropole carolingienne
En plus des sépultures isolées découvertes au sein de l'habitat, une nécropole d'une quarantaine d'individus a été mise au jour. Les tombes sont alignées selon un axe ancien, probablement un chemin, un fossé ou une haie. Les sépultures carolingiennes, orientées ouest-est, sont de simples fosses creusées en pleine terre, dans lesquelles un seul individu est déposé, parfois simplement enveloppé dans un linceul. Des blocs de pierre placés autour du défunt, afin de le caler en l'absence de cercueil, sont le seul aménagement existant dans quelques sépultures. La fouille minutieuse des ossements contribuera à une meilleure connaissance de la vie des hommes au Moyen Âge (maladies, accidents, carences alimentaires...), des pratiques et des modes d'inhumation.