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Une communauté gauloise à Ymonville
À Ymonville, entre Chartres et Orléans, un vaste habitat de plaine gaulois a été mis au jour entre juillet 2009 et avril 2010, sur une superficie d'environ huit hectares.
Sa structuration et son étendue, la densité de l'occupation, la présence d'activités agropastorales, artisanales, domestiques, cultuelles et, dans une moindre mesure, funéraires, constituent un ensemble remarquable. Les fouilles permettent d'appréhender son évolution sur une durée relativement longue, du Ve siècle jusqu'à la fin du Ier siècle avant notre ère.
Le contexte de la découverte
Les prémices d'une urbanisation
L'hypothèse d'un lieu de culte dans l'espace public
Le comblement des fossés qui bordent la tombe, dans un rayon de 20 mètres, traduit la présence d'un monument ou d'un tumulus qui l'aurait recouverte. Des armes mutilées, datant pour la plupart du IIIe siècle avant notre ère, en ont été exhumées. Ce lieu était probablement dédié au culte des ancêtres, d'autant que la spécificité des dépôts postérieurs, strictement guerriers, suggère une relation étroite avec le statut du défunt afin que perdure sa mémoire, à l'exemple d'un processus d'héroïsation.
Au sud, un ensemble de fossé découpe l'espace en une succession de modules rectangulaires, dotés d'un système de circulation complexe. Bien qu'aucun chemin n'ait été conservé ou observé, l'orientation des fossés identiques au sud comme au nord du site, et les interruptions de l'enceinte suggèrent la présence d'une voirie orthonormée et ce depuis le IVe au Ie siècle avant notre ère.
Un artisanat diversifié
Le travail des métaux est attesté par la présence de scories de forge et de réduction, de chute de tôle et de barres, de tas, de poinçons, de limes, de pelles et piques à feu. Nombre de tiges et d'outils avèrent la fabrication de parures, notamment des fibules en fer et des bracelets en bronze. Des bracelets en lignite et des ceintures composites ont également été découverts ainsi que des accessoires de toilettes : pinces à épiler, rasoirs, forces.
La tabletterie est bien illustrée par la présence de matière première - métapodes découpés, chevilles osseuses, bois de cerf préparés - d'outils et de divers objets : perles, manches d'outils, mors...
Ciseaux et grattoirs sont à relier à la tannerie et au travail du cuir.
Les activités agropastorales sont largement représentées par des silos, des serpettes, des meules, des forces, des fusaïoles et des macro-restes végétaux.
Couteaux, haches, émondoirs, tranchoirs, lève-loquets évoquent de nombreuses autres activités.
L'abondance et la variété de la vaisselle céramique et des restes de faunes préparés et consommés sur place - porc, boeuf, cheval, chien, volaille - confirment l'importance et la diversité des activités domestiques.
Des pratiques cultuelles inhabituelles
S'agit-il de rejet d'armement préalablement exposé sous forme de trophée ? Cette pratique, déjà largement documentée, notamment dans les sanctuaires du nord de la France, est ici observée sur un site d'habitat et en dehors d'une zone consacrée.