Localisé entre le castrum, mentionné dès 992, et l’ancienne seigneurie de Barabin, dont la famille éponyme est connue par les textes à partir de 1109, le site de la rue Barabin fait l’objet de recherches archéologiques menées par une équipe d’archéologues de l’Inrap, depuis le 25 avril 2018 sur une surface d’environ 3 800 m².

Dernière modification
13 juin 2018

Prescrite par les services de l’État (service régional de l’Archéologie – Drac Nouvelle-Aquitaine), cette fouille fait suite au diagnostic réalisé en 2016 par l’Inrap afin d’identifier la présence de vestiges archéologiques sur l’emprise de l’ancienne friche industrielle « Sergent Prolac ». Ce foncier acquis et porté par l’EPF de Nouvelle-Aquitaine, a pour vocation de devenir une résidence seniors, projet phare de la Ville de Surgères. Les sondages avaient mis en évidence une occupation dense de cette parcelle durant la période médiévale et plus particulièrement entre le IXe et le XIVe siècle.
 

Un quartier d’habitat du Moyen Âge

Les vestiges se présentent sous la forme d’une multitude de creusements (fosses, trous de poteau, silos, fossés, etc.), témoins et restes d’un quartier d’habitat dont la majorité des constructions étaient sur poteaux de bois. Ces structures « en creux » correspondent pour certaines à des silos qui servaient à conserver les céréales et dont les premiers résultats indiquent une très grande capacité de stockage. Au sud de la zone de fouille, une grande quantité de trous de poteau paraissent dessiner des bâtiments, tandis que d’autres secteurs recèlent des structures riches en pierres brûlées et charbons de bois signalant la présence
possible de fours. La partie nord de la parcelle est occupée quant à elle par de vastes carrières d’extraction de calcaire, dont le comblement livre lui aussi du mobilier de la fin du Moyen Âge. Enfin, au sud-est, une série de murs appartenant très vraisemblablement à un habitat représenté sur les plans du début du XVIIIsiècle, mais dont l’origine est peut-être plus ancienne, sont également visibles. Tous ces vestiges font actuellement l’objet d’un nettoyage manuel et d’une fouille archéologique méthodique car ils livrent un abondant mobilier archéologique : restes de faune (mammifères, oiseaux, coquillages marins et poissons), céramique et objets en pierre (mortier, pierre à aiguiser). Des relevés en plan et en coupe ainsi que des photos sont effectués pour chacun d’entre eux, afin d’être par la suite étudiés en laboratoire.
 

Une occupation médiévale continue à Surgères ?

Les vestiges médiévaux sont en tout point similaires et synchrones avec ceux mis en évidence autour de l’enceinte castrale en 2015, préjugeant ainsi d’une continuité de l’occupation à la période médiévale. Le site en cours de fouille se trouve exactement au droit de la porte ouest du château, laquelle permettait d’accéder, entre autres, au siège du fief de « la Vieille Noblesse » ou « Grange Barabin », localisé immédiatement à l’ouest du site fouillé, de l’autre côté de la rue. Dans ce secteur se situe également le chemin rochelais permettant l’accès à la côte atlantique et à la ville de La Rochelle. La phase de fouille sera suivie d’une étude détaillée des vestiges avec pour objectif de mettre en évidence une évolution chronologique de l’habitat et ses liens avec les pôles de pouvoir voisins que constituent le château et le fief Barabin. Les résultats obtenus devraient ainsi permettre d’engager une réflexion globale sur la topographie médiévale de la ville de Surgères et d’essayer de comprendre les origines du bourg ainsi que sa place dans le paysage socio-économique local et régional de l’époque.

Journées portes ouvertes : samedi 16 et dimanche 17 juin

A l’occasion de la 9e édition des Journées nationales de l’Archéologie, l’Inrap organise deux journées portes ouvertes sur le chantier en cours de fouille, samedi 16 et dimanche 17 juin (10h-12h et 14h-17h). Les archéologues présenteront au public leur travail ainsi que les premières découvertes réalisées.
Par ailleurs, l’Inrap s’engage dans une démarche pour l’accessibilité des publics empêchés : une visite en langue des signes française (LSF) sera proposée samedi 16 juin à 15h.
Visites guidées toutes les heures – entrée libre – prévoir de bonne chaussures

 
Surgères aux JNA18
Maitrise d’Ouvrage : Établissement Public Foncier (EPF) de Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’une
convention opérationnelle avec la Ville de Surgères pour la requalification de l’ancienne friche
industrielle « Sergent Prolac »
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie – Drac Nouvelle-Aquitaine
Recherche archéologique : Inrap
​Responsable scientifique : Catherine Vacher, Inrap