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Une occupation dès l'âge du Bronze et des dépôts rituels romains à Saint-Dizier
Depuis le mois de mars et jusqu'au 22 juin 2012, dans le cadre de la poursuite de l'aménagement du Parc de référence par la Communauté de Communes de Saint-Dizier, Der et Blaise, et sur prescription de l'État (Drac Champagne-Ardenne), une équipe d'archéologues de l'Inrap mène une fouille d'archéologie préventive à Saint-Dizier.
Sur 4 hectares, les chercheurs mettent au jour la plus ancienne occupation humaine découverte à ce jour à Saint-Dizier, datant de la fin de l'âge du Bronze et du début de l'âge du Fer (vers 950-800 avant notre ère). Ils ont également découvert, dans une zone restreinte, une quantité importante de dépôts rituels de la période romaine, très probablement liés à un sanctuaire.
Une occupation humaine attestée dès la fin de l'âge du Bronze
Une voie romaine inconnue
Cette voie romaine de 12 mètres de large, bordée par un fossé de chaque côté, a été identifiée sur une longueur de 300 mètres dans l'emprise de fouille. Ce chemin de terre était non empierré, avec une partie réservée au passage de charriots comme en attestent les ornières retrouvées sur le site, et une autre dédiée au passage des piétons.
Des dépôts rituels romains
Sur une longueur de 40 mètres, les chercheurs ont retrouvé des centaines de vases miniatures des IIe et IIIe siècles et des fragments de céramiques qui ont la particularité de correspondre uniquement à de la vaisselle de stockage et de cuisine : cruches, jarres, etc. Des monnaies, en bronze, en plomb, des Ier, IIe, et IIIe siècles sont également retrouvées. Celles en plomb sont des imitations de monnaies et n'ont aucune valeur commerciale, leur utilisation est connue uniquement dans le cadre de dépôts rituels.
La présence et l'abondance de ces dépôts originaux renvoient à l'existence d'un sanctuaire romain à proximité. Un sanctuaire est susceptible de prendre des formes multiples, il peut parfois être très simple en termes de construction et n'avoir laissé aucune empreinte dans le sol.
Ces dépôts rituels sur la voie romaine, à l'endroit où elle amorce un virage, seraient liés au nettoyage de la zone d'offrande de l'espace sacré. Des offrandes anciennes auraient été prélevées pour laisser place à de nouvelles puis transférées dans les fossés de la voie romaine.
En complément des observations faites sur le terrain, les études spécialisées à venir, permettront de préciser la nature des dépôts et de discuter les hypothèses actuelles.
Estelle Bénistant
chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Est nord
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estelle.benistant [at] inrap.fr