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ZAC Actiparc
A Saint-Laurent-Blangy, Athies, Gavrelle, Bailleul-Sire-Berthoult (Pas-de-Calais), le projet d'aménagement de la ZAC " Actiparc " se trouve à 6 km au nord-est de la ville d'Arras, chef-lieu du département du Pas-de-Calais.
L'emprise de la future ZAC couvre une surface un peu inférieure à 300 ha et se développe sur les territoires des communes de Saint-Laurent-Blangy, Athies, Bailleul-Sire-Berthoult et Gavrelle. La zone concernée forme approximativement un vaste triangle limité au nord par l'autoroute A26, au sud, par la RN50 et à l'ouest, par une voie ferrée reliant Douai à Arras.
Le paysage se traduit par un relief marqué essentiellement par les pentes du rebord de la vallée de la Scarpe, au sud, et un vallon sec, à l'ouest. Une première convention tripartite entre l'État, la communauté urbaine d'Arras et l'Afan a été signée le 28 février 2001. Cette convention notifie les modalités générales du diagnostic, comprenant une phase de sondage sur la totalité de l'emprise, suivie de 14 évaluations ainsi que de tous les travaux de traitements et d'analyses des données recueillies.
Les sondages ont été réalisés par cinq équipes d'archéologues (un responsable de secteur assisté d'un technicien) de la mi-avril au 15 juillet 2001. La technique employée a consisté à couvrir la surface de la future ZAC à hauteur de 10 % en réalisant des tranchées linéaires continues espacées de 20 m, soit 110 km de tranchées. Au terme de cette phase, 14 sites structurés ont été recensés et ont fait l'objet de diagnostics approfondis sous la forme d'évaluations. 9 d'entre eux ont pu être fouillés intégralement dans les délais impartis pour les évaluations ; en revanche, 5 occupations majeures donneront lieu à des fouilles préventives (actuellement en cours). Ces 5 dossiers ont été validés, sous le contrôle du SRA, par les membres de la Cira.Les évaluations
Évaluation " V "
Elle se caractérise par un lieu de sépulture, daté provisoirement des deux derniers siècles avant notre ère, qui occupe une position dominante dans le paysage au sommet d'un mamelon crayeux, encore bien visible aujourd'hui. L'espace funéraire s'organise autour d'une tombe centrale, protégée par une petite construction quadrangulaire, dont ne subsistent que les tranchées de fondation. Autour de cet ensemble, deux groupes de tombes, respectivement composés de 5 et de 3 loculi, se trouvent à l'est et à l'ouest du noyau central. Un petit enclos quadrangulaire à trois branches est connexe à la structure centrale. Le seul vestige reconnu au coeur de cet enclos est un grand chablis. La frange orientale de l'occupation est limitée par un enclos palissadé à trois branches protégeant, ou masquant, l'accès principal de l'enclos central. La zone ainsi bornée représente une surface de 600 m2. Enfin, notons la présence de deux fosses quadrangulaires à parois verticales et à fond plat rejetées à l'extérieur des limites principales de l'occupation.
Évaluation " R "
Il s'agit d'un habitat structuré de l'âge du Fer, composé d'une aire d'habitat enclose révélant les traces de maisons et d'autres constructions plus modestes, et d'un lieu de sépulture comportant 18 sépultures secondaires à incinération et peut-être une tombe primaire de type bustum.
Évaluation " AC "
La fouille de cette zone vient à peine de s'achever. C'est un habitat enclos, daté de la fin de l'âge du Fer, tout à fait intéressant puisqu'il montre un plan relativement clair composé d'une grande maison centrale et d'une aire d'ensilage située au fond de l'enclos principal. Deux entrées, dont l'une est équipée d'une porte importante, ouvrent l'enclos au sud et à l'est. L'un des fossés de l'entrée orientale a livré la partie supérieure d'un crâne humain placé en position primaire dans le fossé.
Évaluation " X "
Là encore, c'est à partir de deux indices funéraires que nous avons lancé une petite évaluation dans l'angle nord-ouest de notre emprise. Le lieu de sépulture, daté de la fin de l'âge du Fer et des premières décennies de notre ère, consiste en un groupe de 9 tombes secondaires à incinérations qui se développent dans un petit enclos à deux branches en contact avec deux fossés plus ou moins parallèles, témoins probables d'un ancien chemin. On doit signaler la découverte d'une structure originale située à l'extérieur du noyau central et qui pourrait être mise en relation avec des pratiques liées à la crémation du ou des défunts. Si l'on se réfère à la répartition des indices funéraires, la surface consacrée au lieu de sépulture est de 280 m2.
Évaluation " U "
Cette évaluation a été motivée par la découverte d'une petite fosse qui a livré deux pointes de flèche en silex et quelques fragments de céramiques datables de l'âge du Bronze (au sens large). Nous avons donc réalisé une grande fenêtre de décapage en rayonnant autour de la fosse. Hormis quelques petites fosses essaimées dans le décapage et ne contenant aucun mobilier datant, cette occupation ne pourra pas être caractérisée avec plus de précision.
Évaluation " W "
Il s'agit ici d'une petite occupation gallo-romaine composée de quelques fosses d'extraction (probablement d'argile) qui ont servi de dépotoir durant le Haut-Empire. Aucune trace d'habitat et aucun système d'enclos n'ont été détectés.
Évaluation " Y "
C'est une petite occupation gallo-romaine très arasée composée d'un petit réseau fossoyé reconnu partiellement, sans trace d'habitat. On pense qu'il s'agit de traces de parcelle pour le pacage ou la culture.
Évaluation " K "
Là encore, cette occupation se caractérise par un ensemble de fosses d'extraction, probablement d'argile, colmatées au Haut-Empire. Aucune trace d'habitat ni aucun système d'enclos n'ont été décelés.
Évaluation " AA "
C'est à partir d'une petite fosse, datée de la fin de la période du Hallstatt et du début du second âge du Fer, que nous avons mis en place cette évaluation. Malheureusement, aucune autre structure n'a été repérée. Mais il faut souligner qu'ici les vestiges de la Première Guerre mondiale ont considérablement bouleversé cette zone.
Les sites majeurs (fouilles préventives en cours)
Évaluation " T "
Il s'agit d'une occupation qui se développe au sud d'un chemin antique. La surface occupée s'étend sur un peu plus de 4 ha, sur un replat qui domine le paysage immédiat. Les premières traces d'une occupation humaine se traduisent par un système fossoyé complexe qui date de la fin de l'âge du Fer. Au cours du Ier s. de n. è., la place se transforme et s'articule autour d'une grande cour rectangulaire abritant des constructions sur fondations de craie ainsi que de grande fosses d'extraction. La partie centrale fera l'objet de multiples modifications jusqu'au IVe s., tout en maintenant au même endroit l'espace de vie. On notera la présence de grandes zones dépressionnaires, très riches en artefacts, ainsi qu'un petit atelier métallurgique (travail du bronze ? ). Cette opération est actuellement en cours de réalisation sous la direction de D. Gaillard/Afan.
Évaluation " Z "
Là encore, cette opération est en cours de réalisation, sous la direction de G. Prilaux et de Y. Lorin/Afan. Les principaux vestiges se rencontrent sur une surface couvrant 3 ha. C'est un ensemble fossoyé regroupant trois îlots d'habitat connexes. La fondation du site date provisoirement de la fin de l'âge du Fer, vraisemblablement autour du IIe et du Ier s. de n. è. Le lieu semble désaffecté vers les premières décennies de notre ère, peut-être au profit de l'établissement rural décrit précédemment (évaluation " T "). Les enclos abritent de nombreux vestiges d'habitat (constructions sur poteaux, foyers) dont deux aires sont scellées par des colluvions dont la puissance atteint par endroit 0,40 m, ce qui permet d'espérer un bon état de conservation.
Évaluation " E "
Ce site se développe sur un vaste replat crayeux qui domine le paysage alentours. Il s'organise autour d'un enclos central trapézoïdal d'environ 70 m de côté (intramuros). Les fossés qui constituent cet enclos sont très importants puisque la largeur à l'ouverture peut atteindre 6 m pour une profondeur conservée comprise entre 2,30 et 2,70 m. Cette " enceinte " abrite plusieurs centaines de poteaux qui s'organisent en de longues constructions flanquées le long des grands côtés. La partie sud-est est protégée par une triple ceinture palissadée dotée d'une porte assez originale. À l'ouest de l'occupation, se trouve un lieu de sépulture composé de cinq tombes secondaires à incinérations assez richement dotées. L'enclos central, colmaté lors du premier tiers du Ier s. de n. è., a livré une très grande quantité de vestiges dont la composition est tout à fait étonnante. Les très nombreux fragments de céramiques recueillis montrent une surreprésentation de l'amphore (10 % à 20 % du corpus). La présence de deux fragments de gobelets d'Acco, d'un talon de lance, d'une amulette phalique et d'autres éléments décoratifs originaux et l'existence d'une structuration de l'espace très particulière tendent à caractériser ici un lieu à vocation militaire, peut-être un fortin ou autre lieu de garnison. Mais la nature définitive de ce site ne pourra se faire qu'au terme de la campagne de fouille, prévue pour la fin de l'année 2001. Cette opération sera placée sous la direction conjointe d'A. Jacques/Service municipal de la ville d'Arras et de Y. Lorin/Afan.
Évaluation " S "
En l'état actuel de notre documentation, ce site est de loin l'ensemble le plus difficile à caractériser. Les vestiges se rencontrent sur une surface de plus de 11 ha et se développent sur un replat crayeux en léger contrebas du site " E ". Cette occupation, datée de l'extrême fin du Ier s. av. n. è. et les premières décennies de n. è., se concentre au sein d'une vaste cour plus ou moins rectangulaire de 250 m de long sur 140 m de large abritant un nombre très élevé de vestiges (constructions sur poteaux, foyers, fours, puits et fosses diverses) qui ont livré en surface une très grande quantité d'artefacts (céramiques, fibules, couteaux, faune très bien conservée). Au nord de l'enclos central, le long d'un chemin en creux, se trouvent les restes d'un balnéaire relativement bien conservé (environ 10 cm de stratigraphie à l'intérieur du bâtiment) dont la position est étonnante puisqu'il ne semble connecté à aucune occupation structurée. Avant de proposer une définition de ce site, il faudra attendre les compléments de décapage et la fouille intégrale des vestiges. La fouille préventive est prévue pour la fin de l'année et sera placée sous la direction de G. Prilaux et de D. Favier/Afan.
Évaluation " L "
Cette occupation, qui couvre toute la période gallo-romaine, se développe le long d'un chemin qui a été reconnu sur presque 3 km de longueur, au nord du site " S ". Il s'agit d'un petit hameau qui s'étend sur un peu plus de 800 m le long du chemin. Les vestiges rencontrés se traduisent par des constructions sur poteaux, de nombreuses structures de combustion, une cave maçonnée, quelques puits ainsi que plusieurs lieux de sépultures (incinérations du Haut-Empire et inhumations du Bas-Empire) relativement bien conservés. On notera la découverte d'une tombe secondaire à incinération datée de la période augustéenne qui a livré un mobilier abondant et riche à l'image d'une chaise pliante en fer, d'un miroir en argent, d'un flacon en verre ainsi que de nombreux vases (coupelles en terra rubra et assiette en terra nigra).
Les découvertes de la G