Une fouille a été réalisée par l'Inrap à l'emplacement de l'ancien parking de la place Montalivet, à l'automne 2007.

Chronique de site
Dernière modification
10 mai 2016

Située hors les murs de la ville antique et médiévale, elle a permis d'étudier, sur une surface de 360 m2, une partie d'un ensemble funéraire du Bas-Empire reconnu lors du diagnostic sur le boulevard oriental. Puis, les traces d'occupation disparaissent, en raison probablement d'une mise en culture du lieu. Enfin, des structures en creux et des fosses silo, pour la plupart datées du Moyen Âge (fin XIe-début XIIIe siècle), ont été mises au jour. Cet ensemble a été fortement perturbé par le creusement des fossés médiévaux puis par le percement du tunnel de la ligne de chemin de fer au XIXe siècle.


Le decumanus maximus

Un axe de circulation est-ouest a été repéré à l'extrémité sud de la fouille. D'une largeur de 4 m, il a été observé sur quelques mètres de long. Installé directement sur la terrasse rhodanienne, il est constitué de graviers compactés liés au mortier maigre, mode de construction déjà observé pour une autre voie à l'entrée sud de la ville antique.
Cette voie devait permettre un accès à cette dernière par l'est. Elle s'intègre parfaitement dans la cadastration antique et correspond à un axe majeur, sans doute le decumanus maximus, fossilisé dans le paysage actuel et matérialisé par la route de Chabeuil. Il semble abandonné dès la fin du IVe siècle. L'axe d'entrée oriental dans la ville se déplace alors vers le sud avec la création de la porte Saint-Félix (rue Madier de Montjau). Ce changement a été également observé pour l'accès sud de la ville antique situé place de la porte neuve (fouille Inrap 2004) déplacée vers l'ouest, au niveau de la porte Saunière.

L'ensemble funéraire antique

Durant l'Antiquité, les espaces situés en bord de voie, hors les murs, sont traditionnellement réservés aux morts. Ce decumanus est donc bordé de sépultures. Quarante-six d'entre elles ont été fouillées, en majorité des cercueils (29 dont 25 assemblés avec des clous). Dix tombes sont constituées d'une simple fosse fermée par un couvercle de bois. Les tombes restantes sont trois coffrages mixtes composés de bois et de tuiles, trois réductions de squelettes et, découverte peu fréquente, un sarcophage en plomb. Ce dernier, composé d'une cuve et d'un couvercle en feuille de plomb, est placé à l'intérieur d'un cercueil cloué. Ce contenant extérieur est indispensable en raison du poids et de la malléabilité de la cuve en plomb.
Le mobilier contenu dans certaines de ces sépultures a permis de proposer une datation pour cette zone sépulcrale comprise entre la fin du IIIe et le Ve siècle de notre ère.

Les pratiques funéraires

Malgré le petit nombre de sépultures fouillées, cette fouille a fourni un aperçu intéressant des pratiques funéraires à la fin de l'Antiquité. Certaines sépultures contiennent un abondant mobilier céramique (jusqu'à 11 vases dans la même tombe) associés à des vases en verre, des monnaies et des dépôts alimentaires de porc et de volaille. Il a été mis en évidence des bris et des mutilations volontaires sur les vases céramiques correspondant à un rituel lié à des banquets funéraires.
Dans le cercueil en plomb, plus hermétique, l'absence de sédiments a permis la conservation de fragments de tissus provenant de plusieurs pièces de tissages différents. Cette diversité témoigne de la présence de vêtements plutôt qu'un simple linceul. La défunte a donc été inhumée habillée et ornée d'éléments de parure (perles, épingle et bracelet). Des enveloppes de céréales retrouvées à gauche des jambes peuvent être associées à un dépôt volontaire sans doute un simple bouquet (une gerbe de blé ?).