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De l’intérêt d’aller au fond des puits : nouvelles méthodes et perspectives pour la bioarchéologie
Ce quatrième séminaire scientifique et technique s’est tenu à Sélestat en Alsace, à l'auditorium de la Bibliothèque Humaniste, les 28 et 28 novembre 2019. Il a été organisé par Carine Carpentier (Inrap), Rose-Marie Arbogast (CNRS), et Philippe Kuchler (Archéologie Alsace).
Patrick Clerc (Inrap) et Sarah Laurent (Inrap)
Le puits se distinguent au sein d’un site archéologique par son caractère particulièrement profond au regard des autres vestiges mis au jour à proximité. Au-delà de la structure archéologique elle-même qui renseigne souvent l’origine de l’implantation, il forme un ensemble clos au sein duquel on retrouve des niveaux de fonctionnement directement liés à l’occupation du site, et des niveaux d’abandon. Il constitue dans tous les cas un piège pour des apports tant anthropiques que naturels. La permanence potentielle de l’eau jusqu’à nos jours permet d’envisager une bonne conservation des matériaux organiques ce qui fait de ce type de structures un milieu privilégié pour la découverte de nombreux vestiges et en tout premier lieu les macro et micro-restes bioarchéologiques.
Depuis 2016, l’Inrap s’est doté d’une « Cellule d’Intervention sur les Structures Archéologiques Profondes » (CISAP) en capacité d’intervenir en toute sécurité pour appliquer les méthodes classiques de fouille et de prélèvements archéologiques. Tout en limitant l’impact des excavations sur l’emprise du chantier par rapport à une exploration mécanisée, la méthode de fouille manuelle des puits grâce à une plateforme équipée rend possible une bonne observation de la séquence stratigraphique et une meilleure pertinence de l’échantillonnage des niveaux traversés. Les protocoles mis en place, depuis l’intérieur du conduit jusqu’au tamisage sur le terrain, tendent ainsi à l’exhaustivité de la collecte de mobiliers rares et autorisent une grande diversité de prélèvements. La variété des écofacts préservés dans le fond des puits se révèle un atout réel pour les analyses mutli-proxies et les synthèses paléoenvironnementales.
Mots clés : puits, matériaux organiques, prélèvements, paléoenvironnement, plateforme, sécurité