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La malacologie continentale appliquée à l’archéologie préventive : une discipline foisonnante à spécialistes clairsemés
Ce quatrième séminaire scientifique et technique s’est tenu à Sélestat en Alsace, à l'auditorium de la Bibliothèque Humaniste, les 28 et 28 novembre 2019. Il a été organisé par Carine Carpentier (Inrap), Rose-Marie Arbogast (CNRS), et Philippe Kuchler (Archéologie Alsace).
Sophie Martin (Inrap - UMR 5140 ASM) et Salomé Granai (GéoArchÉon - UMR 8591 LGP)
À l’interface entre archéobotanique et archéozoologie, la malacologie continentale (l’étude des coquilles d’escargots) paraît tout à fait adaptée aux questionnements archéologiques concernant les reconstitutions environnementales et les types d’activités humaines à l’échelle du site archéologique. En effet, les restes de ces mollusques, terrestres ou d’eau douce, se conservent parfaitement bien en contexte carbonaté, sont facilement déterminables et surtout sont très sensibles aux variations locales du milieu, que ce soit du point de vue du degré d’humidité ou du couvert végétal. Ils permettent de proposer des premières tendances environnementales perceptibles immédiatement dès les phases terrain et, à l’issu des analyses, de reconstituer aussi bien les grandes évolutions environnementales de l’Holocène que les fines variations spatiales locales en fonction des aménagements anthropiques.
Malgré ses atouts majeurs, cette discipline, pourtant ancienne, ne s’est pas généralisée car portée par trop peu de chercheurs. Appliquée à l’archéologie préventive, les contraintes de rendus et de moyens, si elles ont d’abord poussé la discipline à être plus « performante », ont, avec leur renforcement, conduit au risque de réduire la qualité scientifique des résultats. Entre trop peu d’acteurs et trop d’études, la place des malacologues au sein de l’archéologie préventive louvoie entre compromis et concessions, en évitant pour l’instant l’écueil des compromissions scientifiques.
Mots clés : mollusques terrestres, échelle spatiale fine, activités humaines, recherche appliquée, manque de spécialistes