À Fontenay-le-Comte (Vendée), une équipe de l'Inrap a mis au jour les vestiges de deux moulins à vent datant du Moyen Âge.

Dernière modification
08 janvier 2020

Une équipe de l'Inrap est intervenue à Fontenay-le-Comte (Vendée), dans le cadre de l’extension de la zone d’activités économiques de Moulin Bertin par la communauté de communes Pays-de-Fontenay-Vendée. Les archéologues y ont notamment mis au jour les vestiges de deux moulins à vent, datant du Moyen Âge. Prescrite par le service régional de l’archéologie (Drac Pays de la Loire), cette opération fait suite à un diagnostic réalisé par l’Inrap en 2018.

Les fosses d’ancrage des moulins et la maison du meunier

Le décapage des couches de terre végétale a fait apparaître deux enclos circulaires de 26 mètres de diamètre chacun. Ils sont délimités par d’imposants fossés mesurant 4 mètres de largeur et un peu plus d'1,50 mètres de profondeur. L'accès à l'un des enclos se compose d'une chaussée qui s'appuie sur au moins un mur taluté. Pour l'autre, une simple interruption de fossé matérialise l’entrée.
Chacun des enclos abrite une fosse carrée centrale de 5 mètres de côté qui aurait servi de fosse d’ancrage de la base d’un moulin et de son pivot. L’une d’elle conserve des aménagements de blocs de calcaire constituant des coffrages de poutres, en forme de croix de Saint-André, tout à fait susceptible de recevoir et d’enserrer la base d'un pivot de moulin. Ce pivot supportait le reste du moulin qui était entièrement en bois et a disparu avec le temps.
Entre les deux enclos, les archéologues ont mis au jour un bâtiment carré de 6 mètres de côté, conservé sur une cinquantaine de centimètres et comblé par des débris de démolition riches en tuiles. Il pourrait s’agir de la maison du meunier.

Un domaine seigneurial ?

La qualité et le gabarit des structures mises au jour, notamment le mur de la chaussée d'entrée et la largeur du fossé, évoquent les vestiges retrouvés autour de petits logis seigneuriaux le long de la Ligne à Grande Vitesse Bretagne-Pays de la Loire (Juigné-sur-Sarthe, Sainte-Corneille). Les moulins de Fontenay, protégés par ces larges fossés, appartenaient probablement à un seigneur des environs. Les tessons de céramique recueillis lors du diagnostic ou de la fouille permettent de dater l’occupation : ils suggèrent que le site remonterait au plus tôt au XIIIe siècle et pourrait avoir été abandonné dans le courant du XVe siècle. Des études par différents spécialistes (études du mobilier céramique, du mobilier lithique et de la faune…) seront menées à l’issue de la phase terrain, afin de permettre une interprétation la plus fine possible du site archéologique. Les archives, de leur côté, permettront peut-être d’en identifier le propriétaire.


 

Aménagement : Communauté de communes Pays de Fontenay-Vendée​
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Pays de la Loire)
Recherche archéologique : Inrap​
Responsable scientifique : Alain Valais, Inrap