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À Magalas, les archéologues de l'Inrap mettent au jour les vestiges d'un site antique
Depuis le début du mois d'avril, les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives interviennent à Magalas (Hérault) sur l'emprise d'un futur lotissement réalisé sous la maîtrise d'ouvrage du groupe immobilier GGL. Les terrains qui font l'objet des recherches sont situés aux abords de la colline de Montfo, connue depuis le début du XXe siècle pour abriter les vestiges d'un oppidum important, fréquenté depuis le premier âge du Fer (VIIIe siècle avant notre ère) jusqu'aux lendemains du changement d'ère, époque à laquelle l'agglomération antique déborde largement sur les pentes de la colline. C'est cette situation particulière qui a conduit l'État (Drac Languedoc-Roussillon, service régional de l'Archéologie) à la prescription d'un diagnostic suivi d'une fouille archéologique préventive.
La fouille en cours révèle l'existence d'une occupation datant de la période romaine (du Ier siècle avant notre ère jusqu'au IVe siècle), sur une surface de près d'un hectare. La nature des vestiges mis au jour est surprenante et éclaire d'un jour inattendu la connaissance des agglomérations secondaires antiques de cette région, située dans un secteur stratégique du territoire de la colonie de droit romain de Béziers, au carrefour de routes conduisant vers l'arrière-pays, le Massif-Central et les rivages de l'Atlantique.
Le sanctuaire : un temple au sein d'une esplanade
De plan rectangulaire (9,50 par 5,50 m), le bâtiment réservé au culte comprend deux pièces complémentaires. La plus importante est la cella dont les murs aveugles abritaient la statue de la
divinité ; un porche, ou pronaos, la précédait à l'est et ouvrait sur la galerie périphérique établie au pied des quatre façades.
Le temple prend place dans un vaste espace ouvert entouré de murs dont les tracés restituent les limites précises de l'aire sacrée. Un portique coïncidait avec le côté nord du périmètre. Un mur en grand appareil matérialise encore sa façade sud et portait de vraisemblables piliers nécessaires au support de la toiture.
Deux ensembles de bâtiments ont été reconnus par ailleurs. Ils occupent les deux rives opposées de l'accès principal vers l'esplanade et le temple. Leur étude est en cours, et leur fonction précise ne peut être arrêtée à ce jour. L'hypothèse d'équipements réservés à l'hébergement des pèlerins est, pour l'instant, privilégiée.
Un lieu de culte plus ancien ?
Plusieurs fossés comblés par des fragments d'amphores importées d'Italie ont été reconnus en différents points du site et suggèrent l'identification d'un vaste enclos daté du Ier siècle avant notre ère. La fonction de ces aménagements n'est pas encore connue. Aire domestique, sacrée ? La dernière étape de la fouille s'attachera à répondre à cette question cruciale.
Un atelier de potier
Cécile Martinez
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Méditerranée
06 87 01 62 86
cecile.martinez [at] inrap.fr