Le site préhistorique de La Rominguière, sur la commune de Cornebarrieu, a été découvert lors du diagnostic archéologique réalisé avant le projet d’aménagement routier de l’Itinéraire à Grand Gabarit. 

Dernière modification
25 août 2017

De nombreux galets taillés en quartzite présentant des caractères très anciens ont été retrouvés dans les limons à 1 m de profondeur. La fouille du site, réalisée en 2003 sur une surface de 800 m², a duré un mois avec dix archéologues. 

La méthode de fouille, originale et inédite à l’époque, a eu recours à une pelle mécanique pour dégager la couche supérieure, mais aussi pour fouiller le niveau archéologique en procédant par des décapages successifs de quelques centimètres. Lorsqu’une pièce taillée apparaissait, elle était ramassée et isolée dans un sachet numéroté. Sa position était enregistrée par un relevé topographique. Ce sont ainsi 1 139 vestiges lithiques qui ont été prélevés.

Des outils en quartzite ou en quartz

Tous les vestiges lithiques retrouvés à La Rominguière sont en quartzite ou en quartz, à l’exception de deux pièces en silex. Dans la région, les gîtes à silex sont inexistants, on ne trouve des rognons de silex que dans les anciennes terrasses de la Garonne provenant des Pyrénées, mélangés aux galets de quartzite. 

C’est pourquoi les tailleurs préhistoriques ont principalement utilisé les galets en quartzite ou en quartz pour réaliser leurs outils. En revanche, aucun ossement n’a été retrouvé, car le limon argileux dans lequel se trouvaient les artefacts est trop acide et ne permet pas une bonne conservation des os, beaucoup plus fragiles que les pièces lithiques.


Deux grandes catégories

Les artisans préhistoriques ont taillé les quartzites de deux manières différentes. Pour la première, ils ont procédé au débitage d’un galet afin d’obtenir des éclats qu’ils retouchaient ensuite pour fabriquer des outils du type racloir et grattoir, généralement associés au travail de la peau ou des carcasses animales. La seconde manière a consisté à réduire et à modifier le volume du galet par des enlèvements jusqu’à la forme souhaitée, aboutissant à la production de bifaces. 

Ces derniers ont aussi bien pu servir à découper la viande qu’à fabriquer des outils en bois. L’occupation préhistorique de La Rominguière a livré de nombreux bifaces ainsi que des choppers, également emblématiques du Paléolithique ancien.
La présence de tous ces outils permet d’imaginer que les hommes préhistoriques s’étaient installés là pour y vivre pendant un temps assez long.  
 
Bien que le site de La Rominguière n’ait pas fait l’objet d’une méthode de datation, le style des outils permet d’attribuer cette occupation à une période très ancienne de la Préhistoire, entre 500 000 et 300 000 ans avant notre ère. Elle représente donc la plus vieille occupation humaine de la région midi-toulousaine connue à ce jour.