A Chambéon et Magneux Haute-Rive, Loire, le projet d'extension de la gravière de la Cemex Granulats Rhône Méditerranée concerne une surface totale de 322 867 m2.

Dernière modification
10 mai 2016


Cette emprise située sur les communes de Chambéon et Magneux-Haute-Rive, en rive gauche de la Loire et à 800 m environ de son lit actuel, a fait l'objet, en 2005, d'une campagne de reconnaissance archéologique par sondages. Cette dernière a révélé la présence de vestiges et de mobilier attestant une occupation de ce secteur de la plaine du Forez à l'âge du Bronze, à l'âge du Fer et à l'époque gallo-romaine. À l'issue de cette intervention, le service régional de l'Archéologie de Rhône-Alpes a prescrit un décapage extensif et la fouille des vestiges sur 4 secteurs couvrant une superficie de 51 666 m2.


La tombe d'un guerrier gaulois sur le secteur 1

Si sur ce premier secteur, les vestiges archéologiques sont discrets, la principale découverte correspond néanmoins à la tombe d'un guerrier gaulois. Il s'agit d'une fosse circulaire dans laquelle ont été déposés les résidus de crémation d'un individu accompagné d'une lance et d'un umbo (poignée de bouclier). Éloignés d'une trentaine de mètres, trois autres dépôts de crémation ont été identifiés. Ces derniers sont de plus petite taille et l'un d'eux contient une fibule (étude en cours). 

À côté de ce contexte funéraire qui suggère la proximité d'une installation gauloise, des épandages de mobilier (lambeaux de sols) et des concentrations de fragments de poteries (vases écrasés en place) témoignent de la fréquentation des lieux et de la proximité d'un site de l'âge du Bronze.
Enfin, deux fossés au tracé divergeant s'insèrent dans une trame de parcellaire qui se développe dès l'époque antique.

Une occupation dès le Néolithique sur le secteur 4

C'est la proximité de Loire, source d'approvisionnement en eau et axe d'échange, et la présence de zones boisées propices à la chasse, la cueillette mais aussi en l'apport de matériaux de construction (poteau) et de chauffage (bois) qui a favorisé l'installation d'une communauté dans ce secteur dès le Néolithique moyen. Ce type d'occupation, encore méconnu pour cette période dans la plaine du Forez, est caractérisé par deux bâtiments, des fosses et des foyers associés à du mobilier (fragments de poterie, meules, silex). Ensuite, se sont des indices quelquefois isolés (une fosse, un amas de fragments de poteries, des lambeaux de sols) qui permettent d'entrevoir une occupation du site durant le Néolithique final et l'âge du Bronze. À l'époque gauloise s'installent les prémices de la structuration de l'espace. Des fossés sont creusés perpendiculairement pour délimiter des aires spécifiques (fermes ?, habitat ?, secteur funéraire ?,...). À l'époque gallo-romaine, l'ensemble du site est nivelé (comblement des irrégularités du terrain et des fossés gaulois) et une nouvelle implantation (bâtiments, fossés) s'organise en respectant toutefois les orientations prédéfinies par leurs ancêtres.

Âge du Bronze et âge du Fer sur le secteur 3

Sur ce secteur en cours de décapage, deux phases d'occupation datées de l'âge du Bronze et du Premier âge du Fer ont été mises en évidence lors de la campagne de reconnaissance archéologique. Elles sont caractérisées par des structures en creux ou à plat (foyers, fosses, trous de poteau) parfois associées à des lambeaux de sols (épandages de galets et de fragments de poteries).

Structures de l'âge du Bronze et mobilier antique du secteur 2

Ici, les sondages réalisés en 2005 ont permis l'identification de deux grandes fosses (extraction de matériaux) et d'un lambeau de sol de l'âge du Bronze et d'un bâtiment sur solins de galets, de structures en creux (fossés, fosses, trous de poteau), d'un puits et d'épandages de mobilier antiques. L'étude de ce secteur débutera en novembre 2008.