A Saverdun, Ariège, la surface concernée par le projet d'aménagement est de 10 000 m2. Un diagnostic archéologique, réalisé par l'Inrap en février 2012, avait permis la découverte de vestiges antiques et médiévaux.

Dernière modification
10 mai 2016

Les travaux d'aménagement sont localisés dans un secteur correspondant à l'emplacement de l'église disparue de Saint-Martin de Peyrelade. Le nom du lieu-dit Frayras est tiré du mot occitan fraïre signifiant frère, moine. L'église de Saint-Martin de Peyrelade est citée comme prieuré de l'abbaye de Lézat au XIe siècle. Selon la tradition locale, l'église fut détruite durant les guerres de Religion vers 1574.

Dès le diagnostic, des tombes antiques ont été découvertes au nord du site. Datables du IIIe jusqu'au Ve siècle, ce sont essentiellement des coffres constitués de tuiles plates romaines (tegulae). Les vestiges d'une construction sont présents au contact de ces tombes, il pourrait s'agir des fondations, très abîmées, d'une pile funéraire. Plus au sud, sur le point culminant du site apparaissent les fondations d'un petit monument antique, sans doute à vocation funéraire. Il est possible que ce bâtiment ait été par la suite transformé en édifice de culte chrétien. En effet, des tombes datables du IXe au XIIe siècle sont présentes sur toute la partie sud du site. Creusées dans le sol naturel, elles contiennent parfois des vases à liquide, peut-être remplis d'eau bénite. Il semble qu'après le XIIe siècle un bâtiment ayant le plan d'une église soit construit au sud du monument antique. La largeur des fondations du mur occidental laisse penser que cet édifice était, comme la plupart des églises locales, pourvu d'un clocher-mur. Autour de ce nouveau bâtiment de nouvelles tombes seront aménagées jusqu'à la destruction du prieuré.

Les vestiges d'un four dont la datation semble contemporaine du nouvel édifice ont été mis au jour. Sa vocation reste inconnue mais peut-être a-t-il été utilisé pour la construction du bâtiment de culte. Saint-Martin de Peyrelade était un prieuré, donc un établissement chargé de collecter les revenus et les impôts perçus par son abbaye. Cela explique vraisemblablement la présence de silos, une grande partie de ces impôts étant perçue sous forme de grains.