La Claraiserie

La fouille du site de la Claraiserie, à Ossé, a permis de mettre au jour sur 37 000 m² une portion d'une ferme gauloise et plusieurs parcelles agricoles associées à l'établissement.

Dans un enclos

Le site est occupé à partir du IIe siècle avant notre ère par un habitat gaulois implanté en haut d'un petit relief dominant la vallée de Châteaugiron. L'habitat principal, dont seule la moitié nord a pu être étudiée, est ceint d'un enclos trapézoïdal d'une superficie d'environ 3 500 m². Cet enclos est délimité par un fossé souligné d'un talus.

Plan des vestiges mis au jour sur le site. L'enclos principal de la ferme gauloise se poursuit au sud de l'emprise de fouille.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© DAO J. Le Gall, Inrap

Vue aérienne du site en cours de fouille. Seul un nettoyage fin du sol à l'aide de truelles permet de mettre en évidence les vestiges des bâtiments en bois. Les trous de poteaux sont en effet rarement visibles durant le décapage à la pelle mécanique.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© H. Paitier, Inrap

Les vestiges des bâtiments en bois se matérialisent généralement sur le terrain par les fosses ayant servi au calage des poteaux.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© J. Le Gall, Inrap

Mors et anneaux en fer découverts au sein de l'habitat. Les Gaulois utilisaient les chevaux comme montures mais aussi, au même titre que les boeufs, en attelages de trait et de labour.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© Image &, E. Godet

L'étude de la citerne gauloise a mobilisé l'installation d'une plateforme et d'un système de treuil pour faciliter et sécuriser la fouille conduite par Archéopuits, une entreprise spécialisée dans ce type d'opération.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© Image &, E. Godet

La citerne, de plan carrée, atteint 4 m de profondeur ; elle était probablement aménagée d'un cuvelage en bois.
La Claraiserie, Ossé (Ille-et-Vilaine), 2013.

© J. Le Gall, Inrap

Habiter et travailler

Les vestiges de plusieurs bâtiments construits en terre et en bois ont été découverts. La taille des trous de poteaux de certains bâtiments suggère qu'il s'agissait d'édifices soigneusement construits et comportant au moins un étage. Outre l'usage d'habitation, ces constructions pouvaient abriter les diverses activités quotidiennes pratiquées dans une ferme à l'époque gauloise : le filage de la laine, la mouture et le stockage du grain, les préparations alimentaires, etc.

Une fosse riche en découvertes 

Un important lot d'objets en fer a été mis au jour au sein d'une fosse, parmi lequel se trouvent un grand panel d'outils agricoles et quelques éléments d'armes de chasse. Les morceaux d'une balance, probablement destinée à la pesée des productions de la ferme, ont également été découverts, ainsi que des mors de chevaux. Enfin, la fouille de l'enclos a révélé une citerne de 4 m de profondeur. Probablement cuvelée en bois, elle a servi à collecter des eaux pluviales, peut-être issues des toitures des bâtiments environnants.

Parcelles agricoles

Le décapage réalisé sur une grande surface autour de ce coeur d'exploitation a permis de mettre en évidence différentes parcelles délimitées par de petits fossés. Beaucoup moins denses en vestiges, elles correspondaient à des espaces agricoles liés aux cultures et/ou à l'élevage.

Abandon

Cette ferme a continué à être exploitée pendant quelques dizaines d'années après la conquête romaine de la Gaule (-50), puis elle a été abandonnée au cours du I^er siècle de notre ère, à l'instar de nombreuses exploitations agricoles similaires.