À l'occasion de la restructuration du palais de justice de Toulouse, une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a mis au jour les vestiges de la forteresse médiévale des comtes de Toulouse : le château Narbonnais.

Dernière modification
10 mai 2016

La fouille concernait l'aile méridionale de la partie réhabilitée du tribunal de grande instance de Toulouse et l'emplacement du parking souterrain prévu dans le nouveau projet architectural.
Cette découverte est un exemple rare de fortification urbaine médiévale qui confirme le rôle majeur joué par Toulouse depuis ses origines.

L'emblème de Toulouse, haut-lieu de l'Histoire de France

Il y avait peu d'espoir de retrouver des traces significatives du château Narbonnais qui contrôlait à l'entrée sud de la ville la célèbre porte Narbonnaise qui lui donna son nom.
Il abrita la famille des comtes de Toulouse jusqu'à la réunion du comté de Toulouse à la couronne de France en 1271. Ce fut l'une des plus importantes puissances européennes du XIIe siècle qui aspira même à une couronne royale avec Raymond IV. Le château abrite le parlement de Toulouse, second parlement de France, à la fin du XVe siècle.
Le château féodal, alors délabré, fut rasé au milieu du XVIe siècle. Au XIXe siècle furent édifiés sur son emplacement une maison de justice, puis une gendarmerie, enfin le tribunal d'instance.

La porte antique

La porte, principale entrée monumentale, s'ouvrait dans le rempart sud de <?XML:NAMESPACE PREFIX = ST1 />la Tolosa gallo-romaine. L'une des deux tours de cette porte Narbonnaise a été dégagée.
Ce mur en petits moellons de calcaire et briques est particulièrement bien conservé sur près de deux mètres d'élévation. Il montre comment l'emprise du château médiéval dépend en réalité étroitement du monument antique d'origine.

Le château comtal

Au contact de cet édifice antique, le château comtal se développa vers le sud par la fondation d'une façade en briques de 2,40 m de large et 4 m de haut, conservée sur plus de 30 m de long. Par son ampleur, cette fortification est un exemple original de construction militaire médiévale en milieu urbain. Elle témoigne d'une réalisation à deux époques successives : celle due à l'initiative des comtes de Toulouse et une importante reprise à l'époque royale (fin XIIIe siècle).
L'ensemble des constructions situées dans cette emprise du château comtal sera préservé et présenté à l'intérieur même du futur palais de justice.

Le château royal

À la fin du XIIIe siècle furent bâtis, au sud du château, la tour dite de l'Horloge et un puissant rempart qui, avec le fossé majeur et le mur de contrescarpe, donnèrent au système de fortification toulousain une nouvelle ampleur. Cet ensemble défensif en briques a fait l'objet d'une étude détaillée avant de laisser place au parking souterrain du futur palais de justice.
À la suite de la réunion du comté de Toulouse à la couronne de France, le château Narbonnais et ses extensions, devenus palais royal, témoigne de la place majeure occupée alors par Toulouse dans le jeu des ambitions méridionales des Capétiens.